Il demande la permission de se retirer totalement de la vie politique – en vain, car sa présence est requise pour conserver l’appui des sénateurs.Après qu’un complot contre l’empereur échoue en 65, un des coupables affirme que le philosophe était indirectement favorable à l’entreprise. C’est par exemple l’influence de la foule qui banalise la cruauté des combats de gladiateurs, cette « Seules les influences personnelles positives sont dignes d’être acceptées et cultivées : « On n’apprend pas pour briller à l’extérieur, mais uniquement au-dedans de soi-même.Sénèque reste très actif dans sa retraite.
À quoi bon se plaindre de la pluie ?On doit en particulier se méfier des plaisirs éphémères du corps, et ne lui accorder que le strict nécessaire.Le philosophe réitère son avertissement quant à l’influence délétère de la foule :L’homme en quête de sagesse doit adopter le même genre de stratégie, explique Sénèque : Alors on reconnaît la valeur du travail et de l’exercice. Inversement, l’homme peut faire son devoir en ignorant qu’il le fait.Il ne suffit pas de faire ce qu’indique le devoir, il faut encore le faire Rien n’est plus honteux, par contraste, que l’homme indécis, hésitant, et timide.Nées du raisonnement, les lignes directrices sont des portions de la vérité qui nous permettent d’être inflexible dans nos jugements, par exemple pour distinguer le juste de l’injuste.Elles ne doivent pas plier devant l’opinion, afin que l’on apprécie chaque chose (pauvreté, richesses, gloire, ignominie, patrie, exil) selon nos propres valeurs.C’est simplement la nature qui porte l’homme à chercher une vie honorable.
Lorsque l’individu est impuissant face au destin, prisonnier de la nécessité, condamné à la servitude, il peut encore renverser la situation en redevenant maître de son propre sort.Il ne faut cependant pas se suicider par crainte de la mort, par exemple quand on est condamné. Lettres à lucilius date.
Mais, en ces temps troublés du règne de Néron (Rome est i Cette image révèle qu’il y a un début et une fin dans chaque unité de temps, que la naissance et la mort sont un schéma qui se répète dans l’existence elle-même.Le maître termine sa lettre en se justifiant de citer Épicure : Sénèque conseille à Lucilius de ne pas être trop confiant dans ses progrès.La foi en le pouvoir de la philosophie ne suffit pas, c’est l’entraînement quotidien qui est déterminant. Une fois sur le bon chemin, on devient capable de mépriser la fatigue, qui est même « L’homme éclairé dans cet art de vivre connaît le Bien et il possède la seule chose qui vaille, la seule qualité durable en comparaison de laquelle le statut social apparaît dans toute son artificialité : la droiture de l’âme.La valeur essentielle de l’homme échappe à l’échange ; on ne peut ni la donner ni la prendre. Vous retrouverez le sens de l’effort, le goût de la fatigue, et la transcendance de la douleur.Mais surtout, vous arriverez à l’idée que le bonheur existe déjà : c’est le confort intérieur de l’âme.Avez-vous lu le livre “Lettres à Lucilius” de Sénèque ? Entre Sénèque et le stoïcisme des origines, plus de trois siècles se sont écoulés. Nous sommes déçus – le terme est peut-être faible – par la politique, et la religion ne nous fournit plus la notice de l’existence. Les Et elles peuvent le redevenir, comme l’a compris Tim Ferriss.Notre époque présente certaines similitudes avec celle qui a vu naître le stoïcisme, à la fin du IVe siècle avant J.-C., dans la Grèce antique.
Par exemple, un repas fastueux est un mal si on en jouit honteusement, tandis que la torture est un bien si on la supporte avec gloire.On doit donc voir autrement la dureté de l’existence :Comme l’expérience de la réalité dépend de la manière dont l’homme s’y rapporte, il peut se rendre beaucoup plus résistant en endurcissant son esprit.La raison le rend intrépide dans ses convictions. Socrate a attendu 30 jours – alors qu’il aurait pu se laisser mourir de faim – pour que ses amis puissent encore passer du temps avec lui. S’il souffre bien physiquement, comme tout homme, dans l’adversité, son âme, elle, est hors d’atteinte.La sagesse se définit en une seule phrase, mais elle ne donne ses fruits qu’avec le temps et beaucoup de pratique, comme certaines teintures n’imprègnent la laine qu’après un long et méthodique traitement.On y progresse de manière irrégulière – parfois on régresse – donc il faut s’armer de courage et de persévérance.Rien ne sert de donner des préceptes si l’esprit n’est pas prêt à les recevoir et à les mettre en application. Les Lettres à Lucilius sont, au moment où j’écris, le livre le plus important pour moi – et de loin – puisque c’est le seul que je fréquente sur une base régulière. Il suit le précepte stoïcien selon lequel la mort doit nous surprendre en pleine action.Ainsi, Sénèque recommande à Lucilius de ne pas se laisser séduire par une gloire facile : il doit rester constant quels que soient les « Sénèque vit certes en retrait de la société, mais son effort philosophique est plus utile qu’un effort politique – il sera profitable à la postérité.Le maître termine sa lettre en faisant une fois de plus référence à Épicure pour affirmer que « Lucilius demande à Sénèque si Épicure a eu raison de blâmer dans une de ses lettres ceux qui disent que le sage n’a pas besoin d’amis.Étant donné que l’amitié est une vertu, lui répond d’abord le maître, on a bien besoin d’un ami pour la cultiver.
Combien le notez-vous? Si on associe volontiers la sagesse à l’ascétisme, la philosophie n’est pas la torture.Au contraire, elle reconnaît la valeur des plaisirs simples :Sénèque voit de la faiblesse morale aussi bien chez l’homme que le luxe impressionne que chez celui qu’il rebute.Le problème, c’est qu’elle nous attache aux biens éphémères – l’argent, l’ambition, le prestige, etc.